Albert est un vieux, un sans âge que l’on ne croise plus que dans les EHPAD. Il s’est enfui, un acte de résistance autant que de démence, il ne sait pas ce qu’il fait là, mais il est là. Ça commence comme une anecdote, un moment de vie comme un autre, le vieil homme est là, seul, assis sur un banc, il tricote, en attendant.

Le public s’installe autour comme lors d’une veillée, quand soudain il prend la parole, d’abord pour ne rien dire, c’est la personne âgée qui radote, qu’on ne veut pas écouter, puis il évoque ses regrets, son voyage dans le temps. Il va ainsi inverser sa propre entropie pour voir le monde tel qu’il était.

Il y a dans ce personnage cette urgence, de rattraper son histoire et la nôtre, de remonter le temps pour tout reprendre à zéro. Alors il nous amène dans un voyage dans l’espace et le temps, il va rajeunir, changer d’époque, de corps et de langue. Pour se retrouver lui, pour la retrouver elle.

On pourrait croire que c’est une fin, mais non c’est une fuite, à rebrousse-temps, il s’en
retourne dans son passé… parce que c’était mieux avant ? Non, il nous amène dans son dernier voyage, son dernier amour pour revivre ses ratés, ses actes manqués, voir si on peut réparer les vivants.

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